ALEXANDRE DE KERVOACH
Photo : « Terre sur laquelle a vécu Alexandre de Kervoach et sa famille entre 1732 et 1735 à Cap-Saint-Ignace »
L’histoire généalogique des Kirouac, Kyrouac, Kerouac ou Keroack, peu importe comment le nom est orthographié, a longtemps été associé à un seul ancêtre, Alexandre de Kervoach, marié à Louise Bernier en 1732. Cette histoire s’enrichit maintenant grâce aux outils modernes comme l’ADN. La découverte d’une branche distincte à Douglastown, en Gaspésie, est une révélation notable, car elle ne descend pas d’Alexandre ; elle ajoute donc une nouvelle dimension à notre arbre familial. (Voir l’onglet « Kirouac de Douglastown »).
MAURICE-LOUIS LEBRIS, SIEUR DE KERVOACH
(ALEXANDRE DE KERVOACH DIT ALEXANDRE LE BRETON)
Concernant Alexandre de Kervoach lui-même, des recherches approfondies, initiées par notre association en 1978, ont permis de lever le voile sur une légende persistante. Contrairement à ce que des récits comme celui du frère Lucien Serre1 en 1928 suggéraient, Alexandre n’était pas un noble breton. Il s’est avéré être un bourgeois instruit et cultivé possédant des connaissances légales comme son père et ses frères, notaires, qui a immigré en Nouvelle-France avant 1727 pour se livrer au commerce des fourrures. De plus, le supposé lien avec la famille noble bretonne de Keroüartz, issu d’une simple similarité sonore, a été catégoriquement écarté.
Localiser les origines précises en Bretagne de cet Alexandre de Kervoach resta une énigme pendant plus de 150 ans. Résoudre ce mystère était un véritable défi. Son acte de mariage contenait une première importante erreur quant au nom de sa paroisse d’origine, donnant « Bériel » au lieu de « Berrien ». De plus, lors de son mariage, notre ancêtre, suivant une mode de l’époque chez les bourgeois, s’était donné un nom plus prestigieux: « Maurice-Louis Le Bris, sieur de Kervoach » ajoutant même une filiation parentale fictive pour donner plus de crédibilité à ce nom, mais brouillant encore davantage les pistes pour les générations futures.
La résolution de l’énigme concernant l’identité d’Alexandre de Kervoach, établi en Nouvelle-France entre 1721 et 1726, est survenue en 1999. Cette avancée est le résultat des travaux conjoints de Clément Kirouac, François Kirouac et de la généalogiste bretonne Patricia Dagier. Leurs découvertes ont permis d’identifier Urbain-François Le Bihan, sieur de Kervoach, natif d’Huelgoat (rattachée à Berrien à l’époque) et issu d’une famille de notaires, comme étant le candidat le plus plausible. Néanmoins, l’absence d’un document établissant un lien direct et sans équivoque entre les deux identités confère à cette conclusion un caractère probabiliste plutôt que certain.
C’est dans ce contexte que notre association a entrepris en 2022 une démarche scientifique visant à confirmer l’origine de notre ancêtre par l’établissement de sa signature génétique, ce qui est maintenant établi.
Peut-être qu’une opportunité se présentera éventuellement qui nous permettra d’établir de façon incontestable les résultats de la recherche qui s’est conclue en Bretagne à la fin du XXe siècle et au début du XXIe. Cette démarche scientifique nous a toutefois permis d’ouvrir la voie à la résolution d’autres questions généalogiques spécifiques (voir l’onglet « Kirouac de Douglastown, Gaspésie »).
1 Bulletin des Recherches historiques du Canada, Volume XXXIV, Lévis, mai 1928, numéro 5, pp. 266-271.